- 1 joueur
- Disponible sur PC, Xbox 360 et Playstation 3 (critique fait à partir de la version PC)
- Tireur à la première personne de science-fiction
- Classé M pour Mature (Sang et gore, violence intense, langage grossier)
De prime abord, l’histoire de Singularity n’offre rien de singulier. Vous êtes le capitaine Nathaniel Renko, membre d’une unité de reconnaissance des forces spéciales américaines qui doit mener une recherche sur l’île nommée « Katorga 12 ». En plein océan Pacifique, cette île tomba dans « l’oubli » des autorités russes, déclarant qu’il n’y a rien à cet endroit. Des activités récentes enregistrées sur Katorga 12 semblent indiquer le contraire. C’est sur ces prémisses qu’est catapulté notre personnage sur l’île. Il découvrira, au travers des décombres d’une ville fantôme, que l’île au large de la péninsule du Kamtchatka regorge d’un nouvel élément sur le tableau périodique se rapprochant du plutonium. L’élément 99 (ou E99) devint un cadeau pour l’empire communiste, qui, face à la course aux armements, construisit sur Katorga 12 dans les années 50, un centre de recherche ainsi qu’une mine d’extraction afin d’approfondir leur connaissance de l’E99 et de pouvoir perfectionner des armes. À la tête de cette île se retrouvait le sanguinaire Dr. Demichev qui se sert de l’île et de ses habitants comme d’un laboratoire de ces rats, ainsi que le pacifique Dr. Barisov, qui découvrait peu à peu les effets que pouvait provoquer l’E99, particulièrement sa manipulation du TEMPS. Un accident, lié aux recherches du Dr. Barisov, mènera l’île à son oubli actuel.
Cette histoire semble tout droit sortie d’un film de science-fiction (plutôt douteux). On excuse Raven Software de cette faiblesse, car cela nous importe peu. Ce qui nous importe, et Singularity nous le rend bien, c’est le plaisir de jouer. À mi-chemin entre Half-Life, Wolfenstein (il s’agit des mêmes responsables) et BioShock, Singularity est un tireur à la première personne qui ne réinvente pas le genre, mais lui redonne un peu d’aération et d’ingéniosité. Le tout est principalement dû au Time Manipulation Device (TMD). Le TMD nous permettra de prendre des choses à distance et de les « tirer » à grande vitesse (comme le gravity gun de Half-Life!), de générer des sphères qui ralentissent considérablement le temps et d’inverser ou d’accélérer le temps sur certains objets et, surtout, sur nos ennemis. Voilà pourquoi on pardonne Raven Software pour la faiblesse du scénario et de ses personnages, Singularity nous offre une variété d’alternatives « originales » pour éliminer nos adversaires. S’ajoutent aux bienfaits du TMD une petite panoplie d’armes intéressantes : le Dethex Laucher, un lance-grenade dont les projectiles peuvent rouler et s’élever dans les airs jusqu’à détonation, Le Spikeshot, un railgun à vision thermique et aux obus explosifs, l’Autocanon, un mini-gun, littéralement (rien à dire de plus) et finalement le Seeker, un fusil alimenté par l’E99 qui permet de contrôler la balle jusqu’à son objectif. Ces armes, combinées aux capacités du TMD, obligent des contrôles qui peuvent prendre plus de temps à assimiler, mais il s’agit d’un moindre mal, car notre arsenal de possibilités (qui peut être amélioré tout au long du jeu) nous permettra de nous soutirer un malin plaisir lorsque nous ferons faces aux divers ennemis dont regorge Katorga 12. Cependant, cette panoplie, malgré tout intéressante, devient un peu trop puissante face à nos adversaires, et le niveau de difficulté, au fil du jeu, tend à baisser (phénomène inversement proportionnel aux armes que l’on découvre). Personnellement, j’ai fait le tour du jeu au niveau de difficulté normale sans grands efforts (et je me considère comme un gamer d’occasion). Vers la fin, les sphères ralentissant le temps devenaient trop complaisantes; elles figeaient mes assaillants et je n’avais qu’à leur loger quelques balles bien placées dans la tête.
Nos adversaires contribuent également au plaisir que l’on peut soutirer de Singularity. L’E99 a fait des habitants de Katorga 12 de véritables monstres effrayants, et la plupart d’entre eux se retirant de l’espace-temps ou en se téléportant (en gros, ils disparaissent et réapparaissent). Au fil de notre aventure, nous côtoierons autant des monstres issus de l’île, des Spetnazs (forces d’élite russes) venus nous éliminer ou même des soldats russes de 1955, lors de nos divers retours vers le passé. Au long du parcours du jeu, nous alternerons donc les affrontements entre les divers ennemis (parfois de façon simultanée), empêchant ainsi la redondance et l’ennui. La narration de l’histoire et le défilement du parcours s’apparentent à ceux qu’utilise Half-Life; elle ne cesse jamais et nous restons toujours, lors des moments plus narratifs, à l’intérieur de notre personnage. Ce choix a l’avantage de faire succéder l’action de façon fluide et d’éliminer les moments morts, rendant ainsi l’expérience beaucoup plus immersive pour le joueur; on a donc de la difficulté à quitter le jeu. Ce flux continue d’action, liée à une direction artistique intéressante (mélange de bâtiments militaires désaffectés parsemés de corps momifiés et d’une flore injectée à l’E99) et complétée par une ambiance sonore très bien construite et immersive, créer une tension constante tout au long du jeu et apporte parfois quelques moments « effrayants » (j’ai fait le saut à quelques reprises). Cet univers est cependant mal servi par des graphiques qui malgré leurs belles apparences et supporté par le Unreal engine, pourraient dater de quelques années. Je pense qu’il faut également mentionner les segments plus « puzzles » du jeu qui ne sont pas très difficiles à élucider; on y retire donc moins de satisfaction (contrairement au fameux titre de Valve).
En ce qui concerne le mode multi-joueurs, j’ai peu de chose à dire. Tout simplement parce que je n’ai pas eu l’occasion de l’expérimenter. En quelques occasions de vouloir jouer en ligne, je n’ai jamais pu voir d’autres joueurs se joindre au « lobby », et étant seul, j’attendais éternellement (quelques minutes) sans jamais que personne ne se joigne. Que ce soit parce que plus personne ne joue (étonnant, le jeu n’est sortir qu’en juin!) ou qu’il y a quelque chose une étape mystérieuse que je n’aie pas comprise dans le mode multi-joueurs, ce dernier reste non évalué, pour ne pas dire qu’il échoue lamentablement.
En conclusion, Singularity, sans révolutionner le genre dans lequel il repose, lui offre en revanche certaines variantes qui le rendent vivifiant et plaisant. Que ce soit avec sa panoplie d’armes et d’habiletés, notamment grâce au TMD, avec ses ennemis qui chevauchent les époques et qui s’alternent de façon équilibrée ou avec son ambiance immersive et son action prenante, le titre de Raven Software reste un jeu qui s’en est tenu à l’essentiel : procurer du plaisir au spectateur, sans plus. À défaut d’essayer de créer une expérience épique et de se planter, il est parfois préférable de se concentrer sur des choses plus élémentaires et de satisfaire les goûts plus primaires que l’on peut avoir vis-à-vis d’un jeu vidéo. À défaut d’une campagne plutôt courte, et d’un mode multi-joueurs défaillant, je vous conseille de vous procurer ce titre à rabais, comme je l’ai fait.
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