14 févr. 2013

Critique : Hotline Miami




  • -PC / Mac 
  • -1 joueur 
  • -Action/Indie 
  • -Déconseillé aux moins de 18 ans 
  • -Langue écrite : anglais 

La mode Old School au sein du jeu vidéo bat son plein (principalement grâce aux plateformes en lignes et aux développeurs indépendants). La fibre nostalgique et la jouabilité semblent avoir pris le dessus sur la technologie et les effets visuels derniers cris. J’ai rarement vu aussi old school qu’Hotline Miami.

Hotline Miami ne se gêne pas d’un contexte. Nous incarnons un homme qui doit (je suppose que c’est un devoir) éliminer tous les mafieux qui font le guet dans différents établissements. Nous devons donc nous promener rapidement au travers de différents étages, en vue aérienne, pour éliminer les ennemis le plus rapidement et le plus cruellement possible. Au début de chaque « travail », nos mains sont vides et nous devons nous débrouiller avec ce qu’offrent les tableaux. Et ils ont beaucoup à nous offrir. Que ce soit de façon plus furtive avec des pieds de biche, des battes de baseball, des poignards ou même des épées ou de façon plus subite et à distance avec des shotguns, des mitrailleuses de poing ou des fusils d’assaut, les options sont multiples afin d’éliminer les mafieux d’un étage, sans oublier l’option de les assommer et de les achever à coups de pieds ou en cognant leur tête à répétition sur le sol. La « fragilité » qu’on nos adversaires à mourir instantanément et violemment, nous l’avons aussi, il faudra donc être constamment aux aguets pour ne pas se faire éliminer, à moins que de les achever avant. Afin de garder l’anonymat (et d’infliger la peur chez nos adversaires je suppose), notre avatar aborde un masque bestial et les différents masques de notre inventaire nous offrent différents avantages (plus d’armes, voir plus loin, achever les ennemies plus rapidement), ce qui nous permet d’élaborer une certaine stratégie de carnage. La description ci-haut laisse présager une jouabilité très addictive, car l’ennemi n’est jamais très loin dans Hotline Miami, il faut donc mélanger habilement la prévision et l’improvisation afin de se sortir indemne des multiples étages. La mort étant si facile, nous sommes toujours qu’à un bouton de reprendre le niveau, nous entraînant ainsi dans un tourbillon poignant et violent, et on aime ça.
 
Au-delà du gameplay qui rappelle les premiers GTA, l’univers en entier de Hotline Miami a été conçu de façon à évoquer la vieille époque, non seulement des jeux vidéos, mais de la violence gratuite et du clinquant de la fin des années 80 et des années 90. Pixelisation crue, couleurs criardes, arrière-plans distortionnées; le travail artistique du jeu nous frappe directement au visage et scie à merveille l’univers psychotique de notre protagoniste qui tire ses multiples missions de messages vagues sur sa boîte vocale. Le coup fatal (ouhlala!) est sans aucun doute la sublime trame musicale style eighties qui est l’accompagnement parfait à vos bains de sang, rappelant instantanément des oeuvres cinématographiques comme Scarface  ou Drive (ce dernier étant une source d’inspiration avouée de la part des concepteurs). Honnêtement, il n’y a rien qui pourrait mieux résumer l’expérience de Hotline Miami que la bande-annonce:


Le seul bémol serait la stagnation du niveau de difficulté, car je ne semble pas avoir remarqué une réelle augmentation du niveau de difficulté au sein des derniers niveaux. Je ne le mentionne que par principe parce que la répétition se dilue dans l’expérience immersive que l’on a, attribuable à une jouabilité qui n’est jamais facile et qui nous oblige à être continuellement sur le qui-vive. C’est malgré tout intéressant de remarquer que la répétition et la stagnation deviennent donc essentielles à l’appréciation du titre.
Comment résumer Hotline Miami? Dans l’optique des années 80, je pense qu’une analogie à plusieurs lignes de cocaïnes bien enlignées sur un miroir s’impose: une expérience sensorielle immersive et dangereuse et un « produit » hautement addictif. Heureusement pour nous, Hotline Miami est beaucoup moins dispendieux que de la drogue! (9,99 $ sur Steam, et il est souvent en réduction) et sa durée est plus fiable que de la coke (4 à 8 heures, dépendamment de l’expertise du joueur). Bon Badtrip!

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