11 nov. 2010

Goldeneye 007 v2.0

 

·         Wii
·         1 à 4 joueurs
·         Tir à la première personne
·         Classé "T": pour adolescents (sang, langage grossier, thèmes légèrement suggestifs, violence)
·         Langues: Anglais, Français, Espagnol

Comme je l’ai dit dans ma dernière Rétro-action, tout le monde qui a mis les mains sur une manette de N64 connaît Goldeneye, et avec raison. C’est un des jeux qui ont défini non seulement le N64, mais aussi les jeux en 3D sur console. Sa campagne à un joueur avait une approche différente des Doom et Quake de l’époque et le multi-joueurs réunissait plus de joueurs que de manettes. Qu’à cela ne tienne, les amis étaient patients et ils jouaient à tour de rôle.
Quand Activision a annoncé qu’il allait publier un remake officiel du jeu, j’ai sourcillé un peu. Est-ce que ce serait le même jeu avec des graphiques mis à jour? Ou un jeu complètement différent qui n’a rien à voir avec le tour de force de Rare? Et surtout, sera-t-il à la hauteur du notoire classique?


D’entrée de jeu, rappelons le but avoué du jeu : reprendre l’esprit du classique et le moderniser. On le remarque tout de suite au menu principal du jeu. Les dossiers beiges sont disparus et ont été remplacés par une mappemonde et des graphismes tirés des deux derniers films mettant en vedette Daniel Craig.
En parlant du premier Bond aux cheveux non-noirs, c’est lui qui prend la place de Pierce Brosnan dans le rôle principal. En fait, tous les rôles ont été redistribués, à l’exception de M, qui est toujours incarnée par Judi Dench (malheureusement, elle ne fait que donner les briefings de mission). Certains seront déçus, mais considérant le trouble entourant les droits d’auteur et de licences, ils devraient être contents que le jeu aie même vu la lumière du jour. Ils seront aussi heureux de savoir que le scénario et la trame sonore ont été composés par les mêmes responsables que ceux du film de 1995.
Si j’entre autant dans le détail à propos des acteurs et artistes variés, c’est bien parce qu’on peut voir l’influence d’une équipe de professionnels du cinéma tout au long du jeu. Les dialogues sont dignes d’un film de long métrage, les compositions musicales sont immanquablement très « James Bond » (quoiqu’il est de mon avis que la trame de Goldeneye 64 est meilleure, mais c’est probablement la nostalgie) et l’action est solide, tant dans les cinématiques que quand le joueur a le contrôle.
Le scénario, bien que semblable à ceux du film et du premier jeu, est plus d’actualité. Les motivations de certains personnages ont changées. D’autres ne sont carrément plus la même personne; par exemple, Valentin n’est plus ex-membre du KGB, mais plutôt un gangster russe à temps plein.
La même chose peut être dite à propos des missions. Bien que le gros des niveaux suive l’ordre du premier jeu, le remake apporte ses propres touches personnelles pour mieux refléter le contexte plus moderne du jeu, tant au niveau scénaristique que gameplay.
Il y a 14 niveaux en tout dans la campagne du jeu. La plupart rend hommage au niveau du même nom de l’original à sa propre façon. Sur le barrage, par exemple, on reconnaît tout de suite que le début ressemble beaucoup à celui du N64, sauf que ce coup-ci, il faut travailler de concert avec 006, et il faut peu de temps pour embarquer dans un camion avec lui et se lancer dans une poursuite en train de tirer sur des russes avec une AK-47.
Les concepteurs de niveaux ont fait un excellent travail. Ils sont parvenus à trouver un juste milieu entre recréer le niveau et faire du nouveau. Souvent, on va reconnaître une section qui est presque identique à la version N64, suivi d’une autre section flambant neuve qui complémente bien le vieux.
Le plus important, quant à moi, c’est qu’il est possible de jouer comme on veut. Une majorité des missions peuvent être complétées discrètement, en prenant son temps, sans alerter les gardes. Ceux préfèrent tirer dans le tas peuvent le faire, mais ils devront s’attendre à  avoir à abattre des renforts. Bien que les niveaux soient plus linéaires, l’exploration est récompensée avec des caches d’armes et des chemins cachés qui permettent de contourner ou surprendre l’ennemi.
C’est une expérience quand même unique : à tous les coins, à toutes les cinématiques, on se demande ce qui nous attend, même si c’est techniquement du territoire familier.

« Et le multi, il est comment, lui? » Eh bien, c’est probablement un des points un peu plus décevants.
Je commencerai par dire qu’il n’est pas mauvais, loin de là. Les vétérans de Call of Duty se sentiront à l’aide tout de suite, puisque les parties en ligne et le système d’expérience sont calqués de sur la vache à lait d’Activison. Au fil des niveaux, on débloque des armes et des capacités spéciales pour personnaliser notre arsenal.
 Il y a un assez bon nombre de modes de jeu, du deathmatch classique au mode Goldeneye, où deux équipes doivent se battre pour le contrôle de stations qui dirigent le fameux satellite. L’équipe qui a le plus de stations fera déplacer l’arme orbitale vers la base ennemie. L’équipe gagnante est celle qui a su protéger les stations jusqu’à ce que le satellite se rende. Bien sûr, il est possible de capturer les stations ennemies, alors on assiste souvent à plusieurs revirements dans un même match.
À huit joueurs, les parties en ligne sont rapides et pleines d’action. C’est facile d’embarquer dans une partie : un choisit un mode de jeu et on entre dans une partie remplie de joueurs de notre niveau. En moins de deux, on est déjà en train de tirer sur de parfaits étrangers. C’est simple, rapide et efficace.
Là où le jeu déçoit un peu, c’est dans le multi-joueurs local. Bien qu’il soit fonctionnel et offre une panoplie de personnages avec lesquels jouer (Oddjob est de retour en passant; il est un peu plus grand et lance des chapeaux à la place de grenades), on est loin du choix de modes de jeu disponibles dans le mode en ligne. On pourrait même dire qu’il y en a moins que dans l’original. Certes, il y a les « mods » qui apportent certains modificateurs au jeu, comme les grosses têtes ou le mode paintball, mais ils sont, pour la plupart, que des triches qu’on n’a plus à débloquer, comme on devait le faire avant. Plus désolant encore, il n’y a pas d’option pour ajouter des joueurs contrôlés par l’intelligence artificielle. Si vous êtes deux dans un salon, vous allez jouer à deux. Ça me désole, surtout quand je pense que Perfect Dark se jouait à quatre plus 8 « bots »…

Néanmoins, un des points forts du jeu est le niveau de personnalisation que le jeu permet pour les contrôles. Pour commencer, on peut jouer avec la manette Wii et le nunchuk, ou l’accessoire Zapper, ou la manette classique, ou même une manette de Gamecube. Dans tous les cas, on peut adapter le niveau de contrôle à notre style de jeu. Il est possible de changer la vitesse à laquelle on tourne pour toutes les manettes, mais la manette Wii, bien sûr, a beaucoup plus d’options, dû à son pointeur. Pour expliquer brièvement l’option la plus importante, on peut définir une zone à l’écran, dans laquelle le personnage ne tournera pas tant que le pointeur se trouve dedans. Une fois à l’extérieur, le personnage commence à tourner ou bien regarder en haut et en bas, selon où on vise. Il faut dire, par contre, que ces options sont faites pour les joueurs expérimentés. Il y a tout de même cinq niveaux de contrôle prédéfinis dans le jeu, pour des niveaux d’expérience différents.
Avec autant d’options, ça ne se fait plus de blâmer la manette : si tu n’es pas content, vas modifier tes paramètres.

Enfin, Goldeneye 007 (Wii) est fort probablement le meilleur FPS pour la boîte de Nintendo. Une tonne d’options, du gameplay solide et varié, une excellente distribution et un scénario signé par l’auteur original sont au rendez-vous.
Mais est-ce que le remake est aussi mémorable que le jeu de notre jeunesse? Non. C’est un excellent hommage – au film et au jeu. On peut le voir dans les petits détails, dans les clins d’œil aux petits moments mémorables qu’on a eus quand était adolescents.
Par contre, il adhère peut-être trop aux conventions des jeux de tir modernes. Je crois que le jeu est destiné à être oublié parmi les blockbusters du même genre, mais, au moins, Eurocom et Activision peuvent se féliciter. Ils ont su faire peau neuve à un classique adoré, sans sacrilège.

2 commentaires:

  1. Et grace a cela j'ai la musique de l'original qui passe en boucle dans ma tête depuis quelques jours^^

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  2. Malgré la lourdeur des attentes, il faut malgré tout concéder qu'il s'agit du meilleur titre inspiré de James Bond depuis le Goldeneye du nintendo 64 (et dieu sait qu'il y en a eu des titres!)

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